Les oeuvres qui vous ont bâti
Lezahna - 13 mai 2015 à 10:53
J'ai trois triades d'albums qui ont changé ma vie, à proprement parler, qui sont devenus des classiques tant leurs ensembles sont cohésifs et ont évoqué une émotion pure et éternellement ancrée en moi, cette espèce de nostalgie insondable que vous ressentez lorsque vous découvrez une oeuvre fraîche et que vous savez qu'elle se cicatrisera à votre coeur pour toujours.
Baths - Cerulean The Knife - Deep Cuts Solar Bears - She was coloured in
Première vague, énorme claque dans ma gueule, j'ai découvert ces artistes à des intervalles de temps très courts, rendant l'année en question très riche de sens pour moi, transformant mon point de vue quant à la musique, commençant à considérer l'électronique autrement que comme un divertissement sonore pour danser en rave ou compléter un jeu-vidéo.
John Roberts - Glass Eights The Field - From here we go sublime Moomin - The story about you
Deuxième vague, encore plus intense. Les paroles s'effacent pour laisser place à la musique pure, la subtilité des boucles et le mélange entre organique et synthétique. Une grosse révélation pour moi, un univers plus mature, plus réfléchi encore qui s'ouvre à mes oreilles.
Holy Other - With U / Held Holobody - Riverhood Segue - Pacifica
Dernière vague, avec des expérimentations encore plus poussées, les limites des genres abolies et l'importance de la lenteur dans le travail de l'intensité... Je n'ai par la suite pas connu de telle sensation.
Pour la musique, puisque apparemment ça ne tient pas dans le topic "L'Album".
En littérature : Pessoa, Le livre de l'intranquillité, grosse bible référentielle, amour de toujours Poe, Nouvelles histoires extraordinaires, recueil parfait des nouvelles les plus audacieuses que j'ai pu lire Shakespeare, Richard III, petits meurtres entre fdp, dialogues percutants, références historiques Garcia Marquez, 100 ans de solitude, fable intemporelle d'une famille perdue dans tous les sens du terme, récit attachant, émouvant et mêlant espoir et désespoir Céline et Beckett, Voyage au bout de la nuit & Fin de partie, deux histoires de dépressifs profonds Le Bon et Machiavel, Psychologie des foules & Le prince, deux essais magistraux pour comprendre les relations entre pouvoir et peuple Lermontov, Un héros de notre temps, initiation à la littérature russe Werber, Les fourmis, plus beau roman d'aventure scientifique :v
En cinéma : Pollack, On achève bien les chevaux, fresque historique sur la grande dépression, répétant une boucle infinie, instaurant le plus gros malaise de l'histoire du cinéma Argento, Les frissons de l'angoisse, film le plus réussi en horreur Klimov, Requiem pour un massacre, meilleur film de guerre, choc historique Reggio, Koyaanisqatsi + Baraka + Samsara (Fricke), contemplations créatrices de l'oeuvre de l'homme sur terre et de ses visions Yuasa, Mind Game, animation la plus barrée et psychédélique Murnau, L'aurore, histoire d'amour initiatrice pour le cinéma Tarkovski, Solaris, huis-clos de sci-fi ayant inspiré les plus grands films d'angoisse du genre par la suite Wenders, Les ailes du désir + Pina : chefs-d'oeuvre contemporains dépeignant la beauté du genre humain et la sveltesse, la légèreté de son corps Riedelsheimer, Rivers and tides : oeuvre d'initiation au land-art, un des arts les plus impressionnants et respectables de ce millénaire Reiner, Misery : meilleure réalisation pour un film aussi stressant Jagerskog, Hugo & Rosa : récit sur la solidité d'un couple jusqu'à ses heures ultimes


