"l'Album"
Wiktooore - 13 janvier 2015 à 21:43 salut, excusez d'avance mon titre, j'ai pas réussi à synthétiser en quelques mots l'idée de ce topic & j'ai voulu faire sobre donc .. on se connait presque tous, on connait à peu près les gouts de chacun, les artistes qu'on admire etc, mais si vous deviez résumer votre "parcours musical" en un album, ça serait lequel ? genre l'album qui malgré un nombre d'écoutes à quatre zéro ne vous a toujours pas lassé, qui vous touche toujours au plus profond de vous, un album qui vous a changé, qui vous a vraiment choqué lors de la découverte, un album qui se démarque de vos "albums favoris" par son côté symbolique, enfin vraiment "l'Album" avec un grand A qui a été le plus important dans votre vie, je sais pas si vous voyez .. et cet album pourquoi vous l'avez aimé ? vous l'avez découvert à quel moment de votre vie ? et comment ? il a eu quel effet sur vous ? vous avez kiffé le reste de la disco de l'artiste ? etc.. je sais toujours pas si vous voyez, j'ai vraiment du mal à exprimer avec des mots ce que je veux dire, pardonnez mes maladresses, donc jvais illustrer du mieux que je peux ce que je veux dire par la pour vous donner une idée précise de ce que j'ai en tête pour moi l'album de ma (courte) vie c'est (et ça risque de rester encore un petit bout de temps) : The Year of Hibernation de Youth Lagoon. Il est sorti en 2011 chez Fat Possum (bob log III, the black keys temples, a sunny day in glasgow ..). Il est assez dur à genrer comme album je trouver (déjà que c'est une pratique que j'aime peu) mais ça se rapprocherait en gros à de la dream pop / lo-fi, certains disent que c'est de la chillwave mais jtrouve peu, la chillwave c'est davantage adapté pour des artistes éléctroniques à la blackbird blackbird je trouve (vous aurez donc compris que c'est de l'instrumental hein)
jl'ai découvert totalement par hasard cet album en fait. je venais de prendre ma place pour le pitchfork 2013, je connaissais pas tous les artistes donc j'avais téléchargé un album de chacun des artistes que je connaissais pas pour me faire une idée. c'était genre un mardi matin de 10h à 11h j'étais en train de lire à la bibliothèque scolaire de mon lycée et j'avais foutu ça en mode "on va bien voir" donc j'étais pas méga concentré à l'écoute, j'entendais mais j'écoutais pas. mais malgré ça y a eu "un truc" qui a fait que, je sais pas, j'avais pas été grandement marqué par la première écoute, mais je voulais le réécouter, c'était vraiment un besoin. du coup je l'ai réécouté, une fois, deux fois, trois fois, et putain là c'est vraiment parti en couilles. la deuxième fois il a fallu que je me barre de l'endroit où j'étais puisque j’éclatais en sanglot tellement c'était ouf ce que j'écoutais. c'était une période de ma vie où j'avais eu pas mal de pb (rupture difficile + mauvais choix d'orientation qui entrainait des tensions familiales + gros isolement social). perso tyof je sais pas pour moi c'est un album qui me donne simultanément envie de pleurer et envie de sourire, d'être optimiste, enfin putain je vous promets que les deux mois qui ont suivi ma découverte, j'écoutais que ça, j'étais vraiment surpris je pensais pas qu'on puisse faire quelque chose d'aussi touchant, sensible, beau, enfin c'est un album qui m'a vraiment aidé sur le plan personnel à me changer les idées, je le ressentais (et le ressens encore) que c'est genre un album qui me correspondait, il m'a redonné gout à beaucoup de choses et m'a vraiment motivé pour le reste, enfin pour moi cet album m'a juste aidé sans le vouloir
mais putain c'est pas tout. j'ai continué à l'écouter, et un jour j'suis allé chercher sur internet les lyrics (chose que je fais généralement peu) et la putain. feels and tears, again. les paroles de cet album pour moi c'est juste de la poésie, c'est juste la beauté incarnée, enfin à chaque fois que je les relis (psk mdr oui je les lis mtn) je suis en mode "wow on peut écrire aussi bien ??" "wow on peut écrire un truc qui me touche autant ??". par exemple la je vous mets un extrait des lyrics de 17, un des track de l'album (17 pour "17 years old", et moi j'ai découvert l'album à 16 ans).
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*Roaming the campground out by the lake where we swam.
We were hunting for snakes,
But we couldn't find them.
Surrounded by nothing,
But the nothing's surrounded by us.
But it's just me in my room,
With my eyes shut.*
[...]
*When I was seventeen,
My mother said to me
"on't stop imagining. The day that you use is the day that you die."*
ça peut paraitre méga cliché mais en gros Trevors Powers a écrit cet album pendant le passage de l'état d'adolescent à celui d'adulte, quand il souffrait de dysphorie (sentiment déplaisant et dérangeant d'inconfort émotionnel ou mental, symptôme de la tristesse, de l'anxiété, de l'insatisfaction, de la tension, de l'irritabilité, ou de l'indifférence.) et je me suis vraiment reconnu dans sa musique. et ce qui est à mon gout le coup de maitre de tyoh c'est que c'est un album triste-optimiste, pas triste-victimiste, c'est un album qui parle de la tristesse dans son côté esthétique, dans son côté sensible, et qui ne tombe à AUCUN MOMENT dans un pathos larmoyant comme celui auquel on pourrait s'attendre
du coup au bout d'un moment évidemment ma vie est revenue à la normale (renouveau de mon cercle social (grâce à starlighter, un membre de pokemon trash que peu d'entre vous connaissent mais qui est le mec le plus génial que j'ai jamais rencontré) etc ..). donc j'ai commencé à moins l'écouter. mais toujours. j'ai rencontré une fille grâce à cet album. j'ai couché avec 2 personnes dessus je crois. je l'ai fait écouter à une meuf une fois, elle s'est mise à pleurer instantanément, donc jpense pas être le seul que ça touche ...
évidemment avec la claque énorme que je m'étais prise avec cet album j'ai COURU pour écouter le second album, je m'attendais à quelque chose du même calibre et franchement : pire déception de ma vie. la aussi des larmes sont coulés, mais pas pour la même raison, je me sentais comme trahi, je comprenais pas, je voulais pas comprendre, je voulais pas admettre, c'était pas juste. mais bon.
et j'ai vu youth lagoon en live aussi du coup, tout d'abord avec lastar & izops puis tout seul puisque je voulais avoir un peu d'intimité. et je vous avoue que putain quand il faisait les tracks du premier album, j'étais vraiment .. enfin je sais pas dire mais toute la sensibilité de mon corps était subjuguée, c'était tellement transcendant (et pourtant croyez moi, et j'imagine que vous me connaissez, d'habitude je suis un fils de l'éléctronique....). depuis youth lagoon a sorti qu'un track, worms, du space project (projet où 14 artistes ont du sampler des enregistrements faits dans l'espace) et la : de nouveau, grosse claque. chose conne aussi, j'ai toujours eu l'album sous la forme européenne et digitale que j'avais DL en septembre 2013. et quand j'ai découvert les deux bonus track sur spotify, la encore ça a été des mois de ponçage & de surprise sans cesse renouvelée intense.
jdois avouer que depuis quelques mois, quand j'écoute cet album ça me fait moins d'effets, je le connais déjà par coeur, et j'ai probablement changé, il répond plus aux mêmes attentes que j'avais à l'époque. mais putain ça reste quand même méga fort. jsais pas, qd ça va pas je l'écoute encore en boucle, et suffit de 2-3 notes à tout casser et ça m'"aide", vraiment dans le sens cet album m'apporte quelque chose que j'avais jamais eu auparavant. jpourrais écrire des pages et des pages sur cet album bordel .. la relation que j'entretiens avec lui est vraiment ouf, pour moi c'est l'Album avec un grand A qui a changé ma vie, qui a participé à ce que je suis ojd, & qui m'accompagne encore tt le temps. c'est ptêtre méga fragile de dire ça mais j'men branle, perso cet album c'est vraiment une partie de ma vie
la je sais que youth lagoon est en train de record son nouvel album. franchement je vous le dis, j'ai jamais eu aussi hate. mais j'ai jamais eu aussi peur non plus. j'ai pas envie d'être déçu. j'ai plus peur de cet album que de me faire larguer par une meuf en fait je crois. enfin je verrai bien, on a tjrs pas de dates mais j'y crois pour courant 2015. ça me ferait plaisir.
d'ailleurs je l'ai toujours pas en vinyle cet album, je sais tjrs pas pk. pas que pour l'écouter. aussi pour le côté symbolique. pour l'avoir, pour en avoir une trace. puisque c'est tout simplement. The Year Of Hibernation pour moi c'est pas que les poils qui se hérissent ou quoi, pas l'eargasm, pour moi c'est plus profond, plus personnel, plus doux mais plus violent.
c'est méga attention whore ce que je viens d'écrire, vous pouvez me répondre par un tl;dr largement mérité, mais pour moi cet album m'a tellement marqué & changé la vie qu'il mérite au moins ça. jpense que ça illustre assez bien ce que je voulais faire passer dans ce topic, à savoir que vous nous présentiez l'album qui a été aussi important que TYOH a pu être pour moi, de mon côté ça serait un plaisir de l'écouter & d'essayer de ressentir à mon niveau ce qu'il a pu vous apporter
bisous à vous.
Aura Azure - 13 janvier 2015 à 22:51 Ma vie c'est un single. Peu importe lequel.
Liger - 13 janvier 2015 à 22:52 je suis désolé mais ce que je vais poster c Modal Soul de Nujabes et je suis conscient qu'à une époque je postais que ça vu que j'écoutais que ça (et je conçois ce que ça a d'agaçant), depuis des albums j'en ai sifflé un certain nombre et j'ai fait ce que j'ai pu pour me construire un semblant de culture musicale, sachant que j'ai encore le temps mais c'est quand même l'album qui m'a le + accompagné, qui m'a filé les plus intenses des feels, c'est lui qui me poussera à me tirer quand je saturerai et je promets que ce sera la bande-son de ma vie
Modal Soul c'est la plus précieuse des pièces, après la mort de Nujabes y'a eu des maaaasses de beatmakers qui ont voulu calquer sa musique et ont accouché d'un hip-hop japonisant mignon et sympathique, genre à grand coup de titres pompeux "ue poetry ue nature" etc et de piano en veux-tu en voilà mais la sensibilité de Modal Soul a jamais été égalée pour moi, il te fait ressentir ce que tous ces producteurs te rabâchent sur une boucle de 2:30 et ce sans céder au naïf et au dégoulinant
bg non
https://www.youtube.com/watch?v=BDK_3VkkYRE
maitre splinter - 14 janvier 2015 à 00:07 "des visages des figures" noir désir
Mon père m'avait offert le CD quand j'avais onze ans. Ma mère me disait toujours d'enlever cette musique de la chaine hifi.
Ivy Maital - 14 janvier 2015 à 00:10
Edward The Great, un best of Iron Maiden, premier album que j'ai écouté d'eux, par là que tout a commencé et que ça continue.
Keats - 14 janvier 2015 à 00:16 Oui Youth Lagoon Victor
Awake, Tycho.
Sérénité.
Chris_TCK - 14 janvier 2015 à 00:23
Ulquiorra - 14 janvier 2015 à 00:24 >"l'album" >en poster trois
Chris_TCK - 14 janvier 2015 à 00:26 giaa first nique ta mère
LouisLeRoux - 14 janvier 2015 à 00:27
balec
Ulquiorra - 14 janvier 2015 à 00:53 Metric - Fantasies
(en y incluant Black Sheep vu qu'ils voulaient le mettre dedans de base)
Album le plus Metric de Metric, tous leurs gros thèmes sont là, mishmash cohérent de chansons et saugrenues et intimes, influx d'énergie constant, ilôt de stabilité, premier d'une longue liste d'albums indé écoutés intensivement et qui est toujours dans mes écoutes depuis le lycée sans interruption sans lassitude, fil conducteur, usw.
simoh94 - 14 janvier 2015 à 02:08 Super topic ! Je crois que chaque fana de musique a été marqué à vie par un album (ou collection de musique) et ça dépend souvent du contexte plus que la musique en elle-même. C'est souvent lié à certaines phases/émotions (comme l'a expliqué Victor), tristesse, solitude, souvenirs, joie, découverte(s), éveil, maturité, rébellion, etc. Certains albums nous font nous rendre compte du pouvoir de la musique (putain vrai Vico impossible de parler de ce sujet en profondeur sans sonner cliché), transcendent beaucoup de choses et nous aident à évoluer en tant que personne-- pour ça qu'on peut être autant fascinés par la musique, Aphex Twin a beau dire qu'au final il s'agit juste de fréquences et de comment elles affectent notre cerveau, cette vision extrême et simpliste va plus loin que de simples ondes sonores. On (s' attache beaucoup à la musique qu'on apprécie. A divers degrés la symbolique peut nous faire préférer un album à un autre, encore une fois tout dépend des gens... Personne ne recherche exactement la même chose dans la musique qu'il écoute, personne ne cherche exactement de la musique selon les mêmes critères / pour les mêmes objectifs. C'est pertinent d'inclure le contexte dans le choix, une première écoute et son contexte sont littéralement un premier contact avec l'objet, le genre de choses qui changent totalement ta perception. Plus jamais je n'aurais la même conception de la musique qu'aujourd'hui, je n'ai plus celle que j'ai hier et je n'aurais pas la même demain. On juge souvent la qualité d'un album inconsciemment par notre ignorance dans le sens où une musique peut paraître innovante pour l'un et redondante pour l'autre (et dieu seul sait à quel point l'innovation est ESSENTIELLE en musique électronique). Il y a une multitude d'albums / courants / artistes qui ne m'auraient pas touché à une autre période de ma vie et inversement, certains albums qui ont changé ma vie ne m'auraient pas intrigué aujourd'hui. Le goût du nouveau est souvent capital chez l'auditeur, j'ai une amie ultra calée en musique électronique qui pourtant ne s'est jamais intéressée au glitch et qui, en voulant me "rendre la pareille" pour lui faire toujours découvrir des artistes innovants, m'a filé un (fantastique) album de glitch/lowercase en pensant que j'allais être étonné. Seul album du genre qu'elle a écouté, elle a cru que l'artiste avait transcendé la musique électronique. Cet album m'aurait sûrement fasciné en 2010 mais mon savoir en glitch m'a fait me concentrer que sur la beauté de la production-- j'ai beaucoup apprécié l'album mais je n'ai pas été aussi profondément marqué qu'elle au final. Ce topic présente le choix le plus subjectif qu'on puisse faire musicalement, il serait impossible de choisir un seul album pour tous tant il y a de critères qui changent la donne, même en choisissant un être humain qu'on aurait génétiquement programmé pour être le plus lambda possible, en ne lui faisant qu'écouter de la musique toute sa vie (et donc en ne laissant pas de critères externes interférer), on n'aurait pas un choix objectif. L'ordre de la musique à lui seul change tout. Pour citer encore Aphex Twin le pinacle de la musique pour un passionné serait d'écouter de la musique d'une autre planète, qui ne serait pas influencée par l'Homme. Même là les avis seraient partagés. Une autre amie me parlait de The Knife, l'un de ses groupes préférés, il y a quelques semaines et on ne l'appréciait pas pour les mêmes raisons, quand je lui parlais du côté sombre elle me disait "mais ça c'est un inconvénient, pourquoi ce serait en faveur de l'album qu'il soit aussi dark ?". Néanmoins il reste des albums tellement timeless et universellement acclamés pour les bonnes raisons que je ne serai même pas étonné si quelqu'un postait Loveless pour les mêmes raisons qu'un autre qui a vécu une vie totalement différente. C'est vraiment impossible de n'en choisir qu'un seul. Les critères qu'a cité Victor peuvent se contredire. Il y a des albums qui m'ont marqué plus que 99.9% des albums que j'ai écouté mais dont je me suis lassé, il y en a que j'ai écouté 30 fois qui ont changé ma vie à tout jamais. Beaucoup ont pris du temps à kick in. Je vais enfreindre les règles et en choisir trois du coup (lol). Mentions honorables : Tyler, The Creator - Bastard // Daft Punk - Discovery L'album qui a tout changé : Baths - Cerulean
Je crois que je ne remercierai jamais assez Lezahna. J'ai toujours été fasciné par la musique, depuis ce fameux jour en 99 quand mon frère m'aidait à faire marcher un jouet et qu'il écoutait Daft Punk - Homework en fond. Je lui ai demandé de me faire écouter d'autres trucs et j'ai eu droit à Saint Germain, Jamiroquai, The Doors et d'autres trucs. J'avais toujours une radio portable ou un baladeur sur moi durant mon enfance et j'écoutais tout ce que je trouvais (99% de merde de radio oui lol). Je n'ai eu mon ordinateur perso qu'en 2009 (quand j'ai découvert PT héhé) et donc je faisais le plein de musique quand mon frère me laissait utiliser le sien pour la journée et comme beaucoup je me suis construit une mini culture musicale en tapant tout et n'importe quoi sur Limewire. Ce n'est que quand j'ai pu avoir L'INTERNET quand je voulais que j'ai enfin pu développer cette passion enfouie, et encore, je ne savais ni quoi ni où chercher. J'ai (re)découvert Daft Punk en 2009 aussi et c'est là que je me suis réellement rendu compte d'à quel point la musique bah c'était best ever. Taper des trucs random sur le net ça allait 10 minutes par contre, donc un jour j'ai cherché parmi là où j'étais le plus familier, potes, famille... forum. Je suis allé sur votre playlist et j'ai dig les 10 dernières pages et je tombe sur <3 de Baths posté par Lezahna. C'était le coup de coeur immédiat, je comprenais rien (j'adore ne rien comprendre quand j'écoute de la musique, sentiment malheureusement éphémère quand on en amasse beaucoup), c'était quoi tous ces bleeps, pourquoi les percussions sonnaient aussi bien, pourquoi elles suivaient pas de pattern avec laquelle j'étais familière, comment ça se faisait qu'un mec chantait un truc aussi "régulier" sur un beat aussi chelou, comment ça se fait que ça marchait, c'était quoi ses samples de voix pitchée, ces petits bruits qui cliquaient
Surtout, pourquoi ça sonnait aussi bien ?? C'était fantastique, l'un des plus gros coups de coeur de ma vie, j'étais habitué à de la musique électronique régulière : de la pop, de l'électropop, du chill-out, de la house vocale, de l'EDM, quelques trucs assez différents certes (birdy nam nam, crystal castles, blabla) mais assez "formatés" au final, etc., des genres faciles à apprécier en gros. Je suis allé lui parler direct et il m'a dit de télécharger l'album. L'anticipation était immense, je l'ai écouté dans ma chambre en fin d'après-midi devant mon pc avec des speakers de merde (aucune notion de qualité à l'époque lol) et j'ai passé toute l'écoute comme ça. C'était trop trop avant-gardiste pour moi et ça a excité mon "courage" musical à des niveaux qui n'ont plus jamais été égalés. Jamais je n'avais écouté aussi beau, aussi différent. C'était un starting point pour moi : tout ce que j'avais écouté avant était de la merde, était worthless. Je n'avais aucune idée qu'on pouvait faire de la musique comme ça, que ces sons là pouvaient être assemblés pour créer ça, je n'avais aucune idée de ce que c'était. Tout ce que je savais c'est que c'était la meilleure chose que j'ai pu écouter. J'avais déjà écouté <3 en boucle toute la journée avant d'écouter l'album mais j'avais direct 4-5 chansons que je préférais déjà.
Cette sensation de neuf qui se fait aujourd'hui tellement rare, cette découverte ultime, ce coup de coeur final, ça serait suffisant pour faire de ça "l'Album" comme le dit Vico. Mais non, c'est là que la symbolique intervient : Mon éveil musical est né avec Cerulean. Ma passion pour la musique qui était enfouie depuis toujours et qui attendait le catalyseur a décuplé, même centuplé d'un coup, elle sortait de partout, je voulais absolument ressentir ça toute ma vie. Je suis passé de "mec qui aime la musique izi" à des frissons, les jambes qui tremblent, les larmes de joie, le cerveau en extase, d'un seul coup. J'avais déjà senti ça sur Discovery, mais là c'était différent. Cerulean m'a alors lancé dans une quête musicale : je voulais découvrir un autre artiste qui sonne comme Baths. J'ai donc direct cherché tout tout tout : le label, la discographie du type, le nom du genre, les artistes connexes, etc., dans l'espoir de trouver une famille musicale où tout sonne pareil. J'ai vraiment eu de la chance d'être tombé sur ça : Rien, rien ne sonne comme Cerulean. J'ai appris que c'était du glitch-hop, j'ai appris ce qu'était le glitch-hop, j'ai écouté Prefuse 73, Flying Lotus, Teebs, les débuts de Machinedrum, Sweet Trip, Dntel, Bibio, edIT, rien. Même le glitch plus "académique", Oval, Autechre, Fennesz, rien. Ils ne chantaient pas, c'était plus funky / psychédélique qu'émouvant. J'aurais eu une base sur le genre, j'aurais apprécié Baths, j'aurais dit "c'est du glitch-hop sauf qu'il chante", mais là c'est les autres artistes qui étaient "c'est du glitch-hop mais ils ne chantent pas". J'ai donc continué à chercher chercher chercher sans cesse. Tout ce que j'ai écouté pendant au moins deux ans depuis passait direct par un comparatif avec Baths. Une fois assez de savoir accumulé j'ai compris que (malheureusement ? heureusement ?), Cerulean était unique. Je n'allais jamais trouver un truc similaire. Il y a peut-être Khonnor - Handwriting qui est l'album qui lui ressemble le plus mais bon. C'était sûrement trop tard, Cerulean était déjà la valeur échelon. S'il n'y avait pas eu Cerulean ? Un autre album aurait été le catalyseur, mais tout aurait été différent. J'ai quand même eu de la chance d'avoir cette motivation musicale couplée à un truc aussi unique au final.
Je l'ai écouté plus que tout autre album (ou au moins ex aequo avec Discovery), pendant au moins 2-3 ans. Ca fait longtemps que je ne l'écoute plus par contre. Je m'en suis "lassé" mais jamais je me suis fait chier (ou même juste resté neutre) en l'écoutant. Cet été je l'ai redécouvert à travers une pote et c'était presque aussi beau que les 100 premières fois. Là je le réécoute et c'est izi aussi beau que l'une des 50 premières fois (merci de ouf Vico). J'attache énormément de souvenirs à cet album, les 2 premières fois que je suis tombé amoureux, je m'en suis rendu compte en écoutant Hall. J'ai énormément d'anecdotes dessus aussi, il a accentué ma joie et couvert ma tristesse. J'ai rarement été aussi heureux qu'en l'écoutant, qu'il s'agisse de l'ado perdu de 16 ans ou de Simoh "mdrrrrrrr" 2015. C'est vraiment l'album breakthrough pour moi, le the year of hibernation de Victor. Même si aujourd'hui je l'écoute presque plus il reste la pièce musicale essentielle. Ce n'est pas "celui que j'emporterai avec moi sur une île déserte" mais celui qui a rendu cette question aussi difficile.
L'album dont je ne me lasserai jamais : Burial - Untrue
Contrairement aux deux autres albums de cette liste (et contrairement à izi 10 autres de mes albums préférés), je me souviens même plus de ma première écoute. Enfin si, je me souviens que j'ai trouvé ça fantastique mais c'est tout. Je n'y suis retourné qu'un an après l'avoir écouté, c'est-à-dire début 2012. Ma copine de l'époque adorait Burial et je me suis dit "tiens oui je devrais réécouter", aussi simple que ça. Elle m'a aussi dit "tu devrais réécouter Sepalcure" et c'était le coup de coeur. C'était peut-être lié au fait que ben voilà j'étais amoureux mais je crois pas, cet album est juste trop trop bon, amour ou pas. Il y a deux albums que je considère comme le pinacle de la musique car bien que différents sur chaque points, ils partagent le même objectif : transformer le son, brut, en émotion. Loveless et Untrue partagent donc le but le plus noble de la musique, celui de transcender, de faire ressentir. Si le premier le fait en crashant des murs immensément denses de bruit, le second utilise le côté froid du dubstep, l'intensité de la sub-bass, le grit des drums et les samples. Je sais pas, il y a juste quelque chose dans cette musique qui me touche plus que tout tout tout tout. Plus que le simple fait que ce soit mieux produit que presque tout ce que j'ai pu écouter, c'est les sons en eux-mêmes. Chacun des samples, chaque tonalité, chaque pitch est un poignard pour moi, c'est comme s'il avait créé cet album pour moi lol. Il y a certains sons qui me touchent à certains niveaux et lui il les a tous mis. Chaque son utilisé ici en est un et chacun est parfait pour moi dans le sens où je vois pas comment est-ce qu'on pourrait les rendre individuellement meilleurs pour mon goût. Il a trouvé le pitch parfait pour chaque sample. Après, ça c'est le côté "fréquences sonores et l'effet qu'elles ont sur le cerveau". Le côté émotionnel...
Burial a trouvé une niche, un thème vaste (la tristesse lol) et universel. Il y a très peu d'artistes électroniques qui ont atteint ce niveau là de culte. Il y a peut-être plus de fans hardcore de Drexciya par exemple mais pas autant de fans tout court que Burial. Chaque information aussi triviale qu'une vieille interview de 8 ans suffit à être la news musicale de la semaine. Plus que la musique, c'est le personnage. La rareté des informations autour de lui ont cultivé un mythe. Le personnage en lui-même est trop parfait, au point de se demander s'il est réel. Il est humble jusqu'au cliché. C'est un mec qui fait de la musique pour se réconforter de la mort de son chien, qui devient philosophe quand il prend le train le soir, qui est passionné de jeux vidéos, qui bade quand il se dispute avec sa meuf et qui est surtout super triste pour tout un tas de raisons. C'est limite un pastiche du mec urbain de 20 ans. J'ai développé ce point dans une chronique de son dernier EP il y a un an. Son public s'associe énormément à lui-- et au monde qu'il peint avec sa musique. "Le stress de la ville, les nuits froides, les ciels gris, les heures dans les transports le soir, l’isolation, la peine"... Son sound design, bien qu'assez primitif, a la qualité souvent overlooked d'être particulièrement épais et dense, on sent presque la musique sortir des speakers et nous englober peu à peu et c'est une qualité formidable. Enfin bref, je vais pas vous décrire Burial (j'en ai assez fait lol). Je pourrais vous parler pendant des heures de pourquoi Burial me touche plus que tout et je vais pas m'attarder sur ça.
Aucun artiste ne m'a autant fasciné que lui, je n'ai parlé que de lui pendant très longtemps et aujourd'hui encore j'en parle avec la même ferveur. Quand je rencontre un fan de Burial IRL ser la fet. Je suis amoureux de chaque seconde des 51 minutes de Untrue. Sur Cerulean par exemple il y a des chansons / passages qui me rendent pas ouf. Ici il y a pas une bar que je jetterai. Je pourrai jamais vous expliquer à quel point j'apprécie musicalement cet album tellement c'est incommensurable. Je le connais par coeur de chez par coeur.
Comme Cerulean, j'ai vécu énormément avec Untrue, voire même plus que tout autre album. J'ai traversé tellement de périodes de ma vie avec, ruptures, joie, tensions, euphorie, avec toujours la même fascination que la première fois. C'est mon son, le son parfait pour mes goûts musicaux et je n'imagine jamais ne plus l'apprécier. Aujourd'hui encore je l'écoute régulièrement avec toujours autant de plaisir. Impossible de me lasser, c'est l'album ultime, le boss de fin de mon parcours musical, c'est tout. C'est l'un des rares albums qui dépasse la symbolique de par l'appréciation alors que j'y attache plus de symbolique plus que quasiment tout, c'est dire à quel point j'aime cet album.
L'album fétiche : Jam City - Classical Curves
Ca me ferait mal de ne mettre qu'un 500x500 de cette cover qui est mon image préférée ever donc voici un lien 2000x2000.
Voilà un album auquel je n'attache presque aucune symbolique et que j'ai écouté beaucoup moins qu'au moins une trentaine d'autres. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs avec, il ne m'a jamais aidé à traverser une période (faut dire que ramdoulaye jsuis tout le temps heureux depuis donc bon lol), il ne m'a pas aidé à "grandir" ni rien. Il m'a juste mind-blown plus que tout. Si Cerulean me faisait faire de la tachycardie, c'était parce que c'était l'excitation du neuf, de me dire que j'allais enfin me lancer dans la musique, etc. Je pense qu'en 2012 j'avais assez de culture musicale pour savoir que quand je l'ai écouté, RIEN ne sonnait pareil, qu'il ne sonnait pas unique pour moi parce que je connaissais pas le reste. Une fois passé l'intro, des les premières bar du "vrai" premier track, j'ai compris que c'était ce sentiment qui est le graal du passionné, celui du neuf, qui vient faire trembler ta culture préconçue. Je savais que durant les 45 minutes qui venaient j'allais être challengé, que j'allais découvrir de la musique qui allait dépasser ma conception que j'élargissais depuis la découverte de Cerulean. Et pourtant je me suis pas du tout lancé dans cet album avec cette optique (ce qui m'a encore plus étonné, du coup). Je connaissais le label, je connaissais rapidement Jam City, qui en plus ne m'avait pas marqué. C'est là qu'on en vient à ce que je disais au tout début du post, quand j'ai écouté ses premiers travaux je ne connaissais pas du tout le genre pour me rendre compte d'à quel point c'était next level, l'attrait de l'innovation inhérente à ce sous-genre n'avait aucun intérêt pour moi. J'ai vu cet album un peu partout et une très jolie chronique sur Resident Advisor en plus de la cover qui elle, par contre, m'a fasciné de ouf. Je me demandais comment est-ce qu'un album avec une telle cover pouvait sonner. Je pensais que Jam City était un nègre qui faisait de l'UK Funky, c'est dire à quel point l'EP que j'avais écouté de lui m'avait pas marqué mdrrr.
Au bout de la première écoute j'étais sur le cul, il y avait trop trop trop de détails sur lesquels j'ai pas eu le temps de m'attarder tellement il y en avait. Tout l'album a été un mind fuck, pile je me disais "mais attend c'est quoi ce bruit de verre qui--" que j'entendais un autre truc encore plus ouf derrière. Tout, la structure, l'esthétique, les sonorités... J'ai réécouté ça en boucle et il m'a fallu beaucoup de temps pour bien le grasp, aujourd'hui encore (littéralement aujourd'hui) je découvre des nouveaux trucs dedans. J'ai jamais écouté aussi next level. J'apprécie pas cet album autant que les deux autres, je l'écoute beaucoup moins, y a même des chansons qu'il m'arrive de skip, faut dire qu'il est pas vraiment "appréciable", c'est pas son objectif principal, il est juste avant de dingue. C'est vraiment le seul album dont littéralement tout me fascine, chaque liner note chaque bruit tout. Je fantasme sur le monde futuriste qu'il a créé dedans, tout chromé, en 3D lisse, plein de marbre et de plantes achetées en discount, un club où tu rentres en moto pour écouter de la musique qui flotte sans kick. J'veux vivre dedans, c'est trop parfait comme truc. Quand je l'écoute je me sens vraiment dedans, j'imagine trop un monde comme ça, ou des fois au contraire genre ça c'est juste ce qui a été pris par l'appareil et tout ce qu'il y a autour et qu'on voit pas dans l'image est vide ou dévasté. "I like that place, wherever it is, because it looks so glossy and pristine and structured, there is no movement there, no bodies there, but somehow it’s inviting something to happen there to interrupt that. I really wanted to write music that gave you a similar feeling. Like you’d establish a base, a place, a space, the classic 90’s House shuffling hi-hats, the warm pad…then something breaks that peace…smashing glass…motorcycle engines…" L'esthétique joue beaucoup, énormément d'artistes essayent de mettre / créer / superposer un concept et tu sens que la musique accroche pas forcément mais cet album là colle vraiment à l'image qu'il dégage et au monde qu'il décrit. Comme je l'ai dit dans le topic des covers j'ai jamais écouté un album qui sonne autant comme la cover et je l'imagine pas sonner autrement que ça, la cover décrit parfaitement le son et vice-versa. C'est donc un album super "lourd" à process, c'est tout un ensemble aussi bien visuel que musical, il a même fait des vidéos pour teaser, un "jeu" pour avoir des codes de dl au début, etc. La conception de l'album en elle-même me fascine, il dit qu'il aborde la musique comme un sculpteur plus qu'un architecte dans le sens où l'architecte construit peu à peu alors que le sculpteur prend un bloc de marbre et le dénude peu à peu pour arriver peu à peu à un truc "parfait" en se débarrassant du surplus, ce qui décrit super bien l'album qui est particulièrement minimaliste. Ce point là mène vers un autre : cet album a transformé ma manière de voir la musique de manière générale. Cerulean était une valeur échelon, une sorte de comparaison, il m'a montré que la musique pouvait être comme ça ou comme ça mais Classical Curves c'est différent, quand je l'ai découvert je m'y connaissais assez pour qu'il ne me fasse rien découvrir de "concret" comme un genre ou autre chose, il m'a fait voir la musique de manière beaucoup plus large, j'ai abordé avec le sound design, l'utilisation de l'espace, la structure, beaucoup de choses. Je suis vraiment passé du carré au cube et je me suis rendu compte qu'on pouvait aborder le son en lui-même de 999 façons, qu'il n'y avait pas juste certains critères. J'ai commencé à prêter attention à 15x plus de détails, apprécier différentes méthodes, etc. Ca a beaucoup influencé mes goûts, le leftfield, la grime, les sons cheap, les samples inhabituels, le rapport minimalisme <=> club, etc. Il faut dire qu'il s'inspire d'énormément de genres qui me plaisent : synth pop, house de chicago, techno de detroit, electro classique, uk bass, grime, progressive electronic... On pourrait décrire ça comme un remix house de Wiley et de Oneohtrix Point Never (et c'est le genre de truc qui me fait bander pendant des heures). Chaque écoute me thrill toujours, je me lasserai sans doute jamais de cet album, c'est celui que je recommande à tout le monde. Littéralement tout sur cet album me fascine. Le rapport à la technologie, les titres (How We Relate To The Body, Backseat Becomes a Zone While We Glide...) etc. Je me souviens au Boiler Room à Marrakech on s'était posé avec le programmateur et on s'entendait hyper bien lui et moi et je lui ai demandé qui était son artiste préféré right now et il m'a direct dit "Jam City, il est à un level suuuupérieur" et tous mes potes ont explosé de rire parce qu'ils savaient que j'allais fondre de joie, on était tous les deux ultra fascinés par le travail de ce mec. A vrai dire c'est vraiment un artiste d'artistes, beaucoup de mecs du game (musique électronique ou pas) sont vraiment fascinés par cet album ; les auditeurs avaient prévu qu'il allait être très influent dans le futur mais personne ne s'attendait à ce qu'il soit influent aussi vite, c'était vraiment le starting point de beaucoup de tendances / méthodes / genres, un cult classic. Les moments de beauté sont aussi nombreux que les moments de surprise et cet album sonne encore (et sonnera toujours) unique, la replay value est infinie, autant pour l'esthétique que la surprise que les moments qui sont juste splendides. En plus il y a des cuts de dancefloor... et des bangers particulièrement minimalistes. Transe avec des claps et une bassline et c'est tout. Des bruits de verre qui se brisent. Des snares faits de semelles sur le parquet. Des chiens qui aboient. Une moto qui démarre, le mec qui se tire de son propre track. Des keys de jingle télé-achat. Des appareils qui flashent. Des criquets. Des anti-drops où le track se vide peu à peu pour ne laisser qu'un synthé durant le drop. Classical Curves 2030. Je crois que c'est de ça que parlait Aphex Twin quand il parlait d'un album d'une autre planète.
maitre splinter - 14 janvier 2015 à 02:51 > Oui Youth Lagoon Victor
Awake, Tycho.
Sérénité.
Oui.
Keats - 14 janvier 2015 à 03:23 J'ai hésité avec Past is Prologue mais ici c'est pas une question d'objectivité et c'est cet album que j'ai découvert en premier et qui m'a transcendé
BloodLink - 14 janvier 2015 à 05:01
Daft Punk - Discovery
Sans rentrer dans les détails j'ai bien peur que cet album aie défini pour le reste de ma vie ce qui sonne cool ou non.
Pour la transcendance et la résonance j'aurais pu citer Boc Maxima de Boards of Canada ou encore Vive la Vie du Klub des Loosers.
titouan369 - 14 janvier 2015 à 12:38
this one parce que pour moi c'est à chaque fois la même jouissance auditive avec le combo chop suey!, bounce, forest, atwa, science, shimmy, toxicity, psycho, aerials qui est juste parfait
Wiktooore - 14 janvier 2015 à 13:09 vivien <3 ça tombait sous le sens pour toi gros big up à toi simoh aussi, t'as vraiment compris ce que je voulais faire passer dans ce topic et t'as posé des mots sur certains trucs qu'on a tous pu ressentir (la recherche de l'analogue notamment, combien d'artistes à la tuung, the antlers, perfume genius and co j'ai pu sécher dans l'espoir de trouver une nouvelle perle qui m'émouvrait (?? ça se dit ??) autant), je suis pas surpris que t'aies choisi ces 3 albums et c'est grave cool puisque pour toi ils ont eu une importance différente, ça a l'air d'être des entités à part entière qui ont joué des roles à divers moments de ta vie ahahah, mais c super touchant de comprendre en quoique ces albums t'ont plu etc
Aura Azure - 14 janvier 2015 à 15:21 Simoh = tl;dr.
Chris_TCK - 14 janvier 2015 à 16:04 > Super topic ! Je crois que chaque fana de musique a été marqué à vie par un album (ou collection de musique) et ça dépend souvent du contexte plus que la musique en elle-même. C'est souvent lié à certaines phases/émotions (comme l'a expliqué Victor), tristesse, solitude, souvenirs, joie, découverte(s), éveil, maturité, rébellion, etc. Certains albums nous font nous rendre compte du pouvoir de la musique (putain vrai Vico impossible de parler de ce sujet en profondeur sans sonner cliché), transcendent beaucoup de choses et nous aident à évoluer en tant que personne-- pour ça qu'on peut être autant fascinés par la musique, Aphex Twin a beau dire qu'au final il s'agit juste de fréquences et de comment elles affectent notre cerveau, cette vision extrême et simpliste va plus loin que de simples ondes sonores. On (s' attache beaucoup à la musique qu'on apprécie. A divers degrés la symbolique peut nous faire préférer un album à un autre, encore une fois tout dépend des gens... Personne ne recherche exactement la même chose dans la musique qu'il écoute, personne ne cherche exactement de la musique selon les mêmes critères / pour les mêmes objectifs. C'est pertinent d'inclure le contexte dans le choix, une première écoute et son contexte sont littéralement un premier contact avec l'objet, le genre de choses qui changent totalement ta perception. Plus jamais je n'aurais la même conception de la musique qu'aujourd'hui, je n'ai plus celle que j'ai hier et je n'aurais pas la même demain. On juge souvent la qualité d'un album inconsciemment par notre ignorance dans le sens où une musique peut paraître innovante pour l'un et redondante pour l'autre (et dieu seul sait à quel point l'innovation est ESSENTIELLE en musique électronique). Il y a une multitude d'albums / courants / artistes qui ne m'auraient pas touché à une autre période de ma vie et inversement, certains albums qui ont changé ma vie ne m'auraient pas intrigué aujourd'hui. Le goût du nouveau est souvent capital chez l'auditeur, j'ai une amie ultra calée en musique électronique qui pourtant ne s'est jamais intéressée au glitch et qui, en voulant me "rendre la pareille" pour lui faire toujours découvrir des artistes innovants, m'a filé un (fantastique) album de glitch/lowercase en pensant que j'allais être étonné. Seul album du genre qu'elle a écouté, elle a cru que l'artiste avait transcendé la musique électronique. Cet album m'aurait sûrement fasciné en 2010 mais mon savoir en glitch m'a fait me concentrer que sur la beauté de la production-- j'ai beaucoup apprécié l'album mais je n'ai pas été aussi profondément marqué qu'elle au final. Ce topic présente le choix le plus subjectif qu'on puisse faire musicalement, il serait impossible de choisir un seul album pour tous tant il y a de critères qui changent la donne, même en choisissant un être humain qu'on aurait génétiquement programmé pour être le plus lambda possible, en ne lui faisant qu'écouter de la musique toute sa vie (et donc en ne laissant pas de critères externes interférer), on n'aurait pas un choix objectif. L'ordre de la musique à lui seul change tout. Pour citer encore Aphex Twin le pinacle de la musique pour un passionné serait d'écouter de la musique d'une autre planète, qui ne serait pas influencée par l'Homme. Même là les avis seraient partagés. Une autre amie me parlait de The Knife, l'un de ses groupes préférés, il y a quelques semaines et on ne l'appréciait pas pour les mêmes raisons, quand je lui parlais du côté sombre elle me disait "mais ça c'est un inconvénient, pourquoi ce serait en faveur de l'album qu'il soit aussi dark ?". Néanmoins il reste des albums tellement timeless et universellement acclamés pour les bonnes raisons que je ne serai même pas étonné si quelqu'un postait Loveless pour les mêmes raisons qu'un autre qui a vécu une vie totalement différente. C'est vraiment impossible de n'en choisir qu'un seul. Les critères qu'a cité Victor peuvent se contredire. Il y a des albums qui m'ont marqué plus que 99.9% des albums que j'ai écouté mais dont je me suis lassé, il y en a que j'ai écouté 30 fois qui ont changé ma vie à tout jamais. Beaucoup ont pris du temps à kick in. Je vais enfreindre les règles et en choisir trois du coup (lol). Mentions honorables : Tyler, The Creator - Bastard // Daft Punk - Discovery L'album qui a tout changé : Baths - Cerulean
Je crois que je ne remercierai jamais assez Lezahna. J'ai toujours été fasciné par la musique, depuis ce fameux jour en 99 quand mon frère m'aidait à faire marcher un jouet et qu'il écoutait Daft Punk - Homework en fond. Je lui ai demandé de me faire écouter d'autres trucs et j'ai eu droit à Saint Germain, Jamiroquai, The Doors et d'autres trucs. J'avais toujours une radio portable ou un baladeur sur moi durant mon enfance et j'écoutais tout ce que je trouvais (99% de merde de radio oui lol). Je n'ai eu mon ordinateur perso qu'en 2009 (quand j'ai découvert PT héhé) et donc je faisais le plein de musique quand mon frère me laissait utiliser le sien pour la journée et comme beaucoup je me suis construit une mini culture musicale en tapant tout et n'importe quoi sur Limewire. Ce n'est que quand j'ai pu avoir L'INTERNET quand je voulais que j'ai enfin pu développer cette passion enfouie, et encore, je ne savais ni quoi ni où chercher. J'ai (re)découvert Daft Punk en 2009 aussi et c'est là que je me suis réellement rendu compte d'à quel point la musique bah c'était best ever. Taper des trucs random sur le net ça allait 10 minutes par contre, donc un jour j'ai cherché parmi là où j'étais le plus familier, potes, famille... forum. Je suis allé sur votre playlist et j'ai dig les 10 dernières pages et je tombe sur <3 de Baths posté par Lezahna. C'était le coup de coeur immédiat, je comprenais rien (j'adore ne rien comprendre quand j'écoute de la musique, sentiment malheureusement éphémère quand on en amasse beaucoup), c'était quoi tous ces bleeps, pourquoi les percussions sonnaient aussi bien, pourquoi elles suivaient pas de pattern avec laquelle j'étais familière, comment ça se faisait qu'un mec chantait un truc aussi "régulier" sur un beat aussi chelou, comment ça se fait que ça marchait, c'était quoi ses samples de voix pitchée, ces petits bruits qui cliquaient
Surtout, pourquoi ça sonnait aussi bien ?? C'était fantastique, l'un des plus gros coups de coeur de ma vie, j'étais habitué à de la musique électronique régulière : de la pop, de l'électropop, du chill-out, de la house vocale, de l'EDM, quelques trucs assez différents certes (birdy nam nam, crystal castles, blabla) mais assez "formatés" au final, etc., des genres faciles à apprécier en gros. Je suis allé lui parler direct et il m'a dit de télécharger l'album. L'anticipation était immense, je l'ai écouté dans ma chambre en fin d'après-midi devant mon pc avec des speakers de merde (aucune notion de qualité à l'époque lol) et j'ai passé toute l'écoute comme ça. C'était trop trop avant-gardiste pour moi et ça a excité mon "courage" musical à des niveaux qui n'ont plus jamais été égalés. Jamais je n'avais écouté aussi beau, aussi différent. C'était un starting point pour moi : tout ce que j'avais écouté avant était de la merde, était worthless. Je n'avais aucune idée qu'on pouvait faire de la musique comme ça, que ces sons là pouvaient être assemblés pour créer ça, je n'avais aucune idée de ce que c'était. Tout ce que je savais c'est que c'était la meilleure chose que j'ai pu écouter. J'avais déjà écouté <3 en boucle toute la journée avant d'écouter l'album mais j'avais direct 4-5 chansons que je préférais déjà.
Cette sensation de neuf qui se fait aujourd'hui tellement rare, cette découverte ultime, ce coup de coeur final, ça serait suffisant pour faire de ça "l'Album" comme le dit Vico. Mais non, c'est là que la symbolique intervient : Mon éveil musical est né avec Cerulean. Ma passion pour la musique qui était enfouie depuis toujours et qui attendait le catalyseur a décuplé, même centuplé d'un coup, elle sortait de partout, je voulais absolument ressentir ça toute ma vie. Je suis passé de "mec qui aime la musique izi" à des frissons, les jambes qui tremblent, les larmes de joie, le cerveau en extase, d'un seul coup. J'avais déjà senti ça sur Discovery, mais là c'était différent. Cerulean m'a alors lancé dans une quête musicale : je voulais découvrir un autre artiste qui sonne comme Baths. J'ai donc direct cherché tout tout tout : le label, la discographie du type, le nom du genre, les artistes connexes, etc., dans l'espoir de trouver une famille musicale où tout sonne pareil. J'ai vraiment eu de la chance d'être tombé sur ça : Rien, rien ne sonne comme Cerulean. J'ai appris que c'était du glitch-hop, j'ai appris ce qu'était le glitch-hop, j'ai écouté Prefuse 73, Flying Lotus, Teebs, les débuts de Machinedrum, Sweet Trip, Dntel, Bibio, edIT, rien. Même le glitch plus "académique", Oval, Autechre, Fennesz, rien. Ils ne chantaient pas, c'était plus funky / psychédélique qu'émouvant. J'aurais eu une base sur le genre, j'aurais apprécié Baths, j'aurais dit "c'est du glitch-hop sauf qu'il chante", mais là c'est les autres artistes qui étaient "c'est du glitch-hop mais ils ne chantent pas". J'ai donc continué à chercher chercher chercher sans cesse. Tout ce que j'ai écouté pendant au moins deux ans depuis passait direct par un comparatif avec Baths. Une fois assez de savoir accumulé j'ai compris que (malheureusement ? heureusement ?), Cerulean était unique. Je n'allais jamais trouver un truc similaire. Il y a peut-être Khonnor - Handwriting qui est l'album qui lui ressemble le plus mais bon. C'était sûrement trop tard, Cerulean était déjà la valeur échelon. S'il n'y avait pas eu Cerulean ? Un autre album aurait été le catalyseur, mais tout aurait été différent. J'ai quand même eu de la chance d'avoir cette motivation musicale couplée à un truc aussi unique au final.
Je l'ai écouté plus que tout autre album (ou au moins ex aequo avec Discovery), pendant au moins 2-3 ans. Ca fait longtemps que je ne l'écoute plus par contre. Je m'en suis "lassé" mais jamais je me suis fait chier (ou même juste resté neutre) en l'écoutant. Cet été je l'ai redécouvert à travers une pote et c'était presque aussi beau que les 100 premières fois. Là je le réécoute et c'est izi aussi beau que l'une des 50 premières fois (merci de ouf Vico). J'attache énormément de souvenirs à cet album, les 2 premières fois que je suis tombé amoureux, je m'en suis rendu compte en écoutant Hall. J'ai énormément d'anecdotes dessus aussi, il a accentué ma joie et couvert ma tristesse. J'ai rarement été aussi heureux qu'en l'écoutant, qu'il s'agisse de l'ado perdu de 16 ans ou de Simoh "mdrrrrrrr" 2015. C'est vraiment l'album breakthrough pour moi, le the year of hibernation de Victor. Même si aujourd'hui je l'écoute presque plus il reste la pièce musicale essentielle. Ce n'est pas "celui que j'emporterai avec moi sur une île déserte" mais celui qui a rendu cette question aussi difficile.
L'album dont je ne me lasserai jamais : Burial - Untrue
Contrairement aux deux autres albums de cette liste (et contrairement à izi 10 autres de mes albums préférés), je me souviens même plus de ma première écoute. Enfin si, je me souviens que j'ai trouvé ça fantastique mais c'est tout. Je n'y suis retourné qu'un an après l'avoir écouté, c'est-à-dire début 2012. Ma copine de l'époque adorait Burial et je me suis dit "tiens oui je devrais réécouter", aussi simple que ça. Elle m'a aussi dit "tu devrais réécouter Sepalcure" et c'était le coup de coeur. C'était peut-être lié au fait que ben voilà j'étais amoureux mais je crois pas, cet album est juste trop trop bon, amour ou pas. Il y a deux albums que je considère comme le pinacle de la musique car bien que différents sur chaque points, ils partagent le même objectif : transformer le son, brut, en émotion. Loveless et Untrue partagent donc le but le plus noble de la musique, celui de transcender, de faire ressentir. Si le premier le fait en crashant des murs immensément denses de bruit, le second utilise le côté froid du dubstep, l'intensité de la sub-bass, le grit des drums et les samples. Je sais pas, il y a juste quelque chose dans cette musique qui me touche plus que tout tout tout tout. Plus que le simple fait que ce soit mieux produit que presque tout ce que j'ai pu écouter, c'est les sons en eux-mêmes. Chacun des samples, chaque tonalité, chaque pitch est un poignard pour moi, c'est comme s'il avait créé cet album pour moi lol. Il y a certains sons qui me touchent à certains niveaux et lui il les a tous mis. Chaque son utilisé ici en est un et chacun est parfait pour moi dans le sens où je vois pas comment est-ce qu'on pourrait les rendre individuellement meilleurs pour mon goût. Il a trouvé le pitch parfait pour chaque sample. Après, ça c'est le côté "fréquences sonores et l'effet qu'elles ont sur le cerveau". Le côté émotionnel...
Burial a trouvé une niche, un thème vaste (la tristesse lol) et universel. Il y a très peu d'artistes électroniques qui ont atteint ce niveau là de culte. Il y a peut-être plus de fans hardcore de Drexciya par exemple mais pas autant de fans tout court que Burial. Chaque information aussi triviale qu'une vieille interview de 8 ans suffit à être la news musicale de la semaine. Plus que la musique, c'est le personnage. La rareté des informations autour de lui ont cultivé un mythe. Le personnage en lui-même est trop parfait, au point de se demander s'il est réel. Il est humble jusqu'au cliché. C'est un mec qui fait de la musique pour se réconforter de la mort de son chien, qui devient philosophe quand il prend le train le soir, qui est passionné de jeux vidéos, qui bade quand il se dispute avec sa meuf et qui est surtout super triste pour tout un tas de raisons. C'est limite un pastiche du mec urbain de 20 ans. J'ai développé ce point dans une chronique de son dernier EP il y a un an. Son public s'associe énormément à lui-- et au monde qu'il peint avec sa musique. "Le stress de la ville, les nuits froides, les ciels gris, les heures dans les transports le soir, l’isolation, la peine"... Son sound design, bien qu'assez primitif, a la qualité souvent overlooked d'être particulièrement épais et dense, on sent presque la musique sortir des speakers et nous englober peu à peu et c'est une qualité formidable. Enfin bref, je vais pas vous décrire Burial (j'en ai assez fait lol). Je pourrais vous parler pendant des heures de pourquoi Burial me touche plus que tout et je vais pas m'attarder sur ça.
Aucun artiste ne m'a autant fasciné que lui, je n'ai parlé que de lui pendant très longtemps et aujourd'hui encore j'en parle avec la même ferveur. Quand je rencontre un fan de Burial IRL ser la fet. Je suis amoureux de chaque seconde des 51 minutes de Untrue. Sur Cerulean par exemple il y a des chansons / passages qui me rendent pas ouf. Ici il y a pas une bar que je jetterai. Je pourrai jamais vous expliquer à quel point j'apprécie musicalement cet album tellement c'est incommensurable. Je le connais par coeur de chez par coeur.
Comme Cerulean, j'ai vécu énormément avec Untrue, voire même plus que tout autre album. J'ai traversé tellement de périodes de ma vie avec, ruptures, joie, tensions, euphorie, avec toujours la même fascination que la première fois. C'est mon son, le son parfait pour mes goûts musicaux et je n'imagine jamais ne plus l'apprécier. Aujourd'hui encore je l'écoute régulièrement avec toujours autant de plaisir. Impossible de me lasser, c'est l'album ultime, le boss de fin de mon parcours musical, c'est tout. C'est l'un des rares albums qui dépasse la symbolique de par l'appréciation alors que j'y attache plus de symbolique plus que quasiment tout, c'est dire à quel point j'aime cet album.
L'album fétiche : Jam City - Classical Curves
Ca me ferait mal de ne mettre qu'un 500x500 de cette cover qui est mon image préférée ever donc voici un lien 2000x2000.
Voilà un album auquel je n'attache presque aucune symbolique et que j'ai écouté beaucoup moins qu'au moins une trentaine d'autres. Je n'ai pas beaucoup de souvenirs avec, il ne m'a jamais aidé à traverser une période (faut dire que ramdoulaye jsuis tout le temps heureux depuis donc bon lol), il ne m'a pas aidé à "grandir" ni rien. Il m'a juste mind-blown plus que tout. Si Cerulean me faisait faire de la tachycardie, c'était parce que c'était l'excitation du neuf, de me dire que j'allais enfin me lancer dans la musique, etc. Je pense qu'en 2012 j'avais assez de culture musicale pour savoir que quand je l'ai écouté, RIEN ne sonnait pareil, qu'il ne sonnait pas unique pour moi parce que je connaissais pas le reste. Une fois passé l'intro, des les premières bar du "vrai" premier track, j'ai compris que c'était ce sentiment qui est le graal du passionné, celui du neuf, qui vient faire trembler ta culture préconçue. Je savais que durant les 45 minutes qui venaient j'allais être challengé, que j'allais découvrir de la musique qui allait dépasser ma conception que j'élargissais depuis la découverte de Cerulean. Et pourtant je me suis pas du tout lancé dans cet album avec cette optique (ce qui m'a encore plus étonné, du coup). Je connaissais le label, je connaissais rapidement Jam City, qui en plus ne m'avait pas marqué. C'est là qu'on en vient à ce que je disais au tout début du post, quand j'ai écouté ses premiers travaux je ne connaissais pas du tout le genre pour me rendre compte d'à quel point c'était next level, l'attrait de l'innovation inhérente à ce sous-genre n'avait aucun intérêt pour moi. J'ai vu cet album un peu partout et une très jolie chronique sur Resident Advisor en plus de la cover qui elle, par contre, m'a fasciné de ouf. Je me demandais comment est-ce qu'un album avec une telle cover pouvait sonner. Je pensais que Jam City était un nègre qui faisait de l'UK Funky, c'est dire à quel point l'EP que j'avais écouté de lui m'avait pas marqué mdrrr.
Au bout de la première écoute j'étais sur le cul, il y avait trop trop trop de détails sur lesquels j'ai pas eu le temps de m'attarder tellement il y en avait. Tout l'album a été un mind fuck, pile je me disais "mais attend c'est quoi ce bruit de verre qui--" que j'entendais un autre truc encore plus ouf derrière. Tout, la structure, l'esthétique, les sonorités... J'ai réécouté ça en boucle et il m'a fallu beaucoup de temps pour bien le grasp, aujourd'hui encore (littéralement aujourd'hui) je découvre des nouveaux trucs dedans. J'ai jamais écouté aussi next level. J'apprécie pas cet album autant que les deux autres, je l'écoute beaucoup moins, y a même des chansons qu'il m'arrive de skip, faut dire qu'il est pas vraiment "appréciable", c'est pas son objectif principal, il est juste avant de dingue. C'est vraiment le seul album dont littéralement tout me fascine, chaque liner note chaque bruit tout. Je fantasme sur le monde futuriste qu'il a créé dedans, tout chromé, en 3D lisse, plein de marbre et de plantes achetées en discount, un club où tu rentres en moto pour écouter de la musique qui flotte sans kick. J'veux vivre dedans, c'est trop parfait comme truc. Quand je l'écoute je me sens vraiment dedans, j'imagine trop un monde comme ça, ou des fois au contraire genre ça c'est juste ce qui a été pris par l'appareil et tout ce qu'il y a autour et qu'on voit pas dans l'image est vide ou dévasté. "I like that place, wherever it is, because it looks so glossy and pristine and structured, there is no movement there, no bodies there, but somehow it’s inviting something to happen there to interrupt that. I really wanted to write music that gave you a similar feeling. Like you’d establish a base, a place, a space, the classic 90’s House shuffling hi-hats, the warm pad…then something breaks that peace…smashing glass…motorcycle engines…" L'esthétique joue beaucoup, énormément d'artistes essayent de mettre / créer / superposer un concept et tu sens que la musique accroche pas forcément mais cet album là colle vraiment à l'image qu'il dégage et au monde qu'il décrit. Comme je l'ai dit dans le topic des covers j'ai jamais écouté un album qui sonne autant comme la cover et je l'imagine pas sonner autrement que ça, la cover décrit parfaitement le son et vice-versa. C'est donc un album super "lourd" à process, c'est tout un ensemble aussi bien visuel que musical, il a même fait des vidéos pour teaser, un "jeu" pour avoir des codes de dl au début, etc. La conception de l'album en elle-même me fascine, il dit qu'il aborde la musique comme un sculpteur plus qu'un architecte dans le sens où l'architecte construit peu à peu alors que le sculpteur prend un bloc de marbre et le dénude peu à peu pour arriver peu à peu à un truc "parfait" en se débarrassant du surplus, ce qui décrit super bien l'album qui est particulièrement minimaliste. Ce point là mène vers un autre : cet album a transformé ma manière de voir la musique de manière générale. Cerulean était une valeur échelon, une sorte de comparaison, il m'a montré que la musique pouvait être comme ça ou comme ça mais Classical Curves c'est différent, quand je l'ai découvert je m'y connaissais assez pour qu'il ne me fasse rien découvrir de "concret" comme un genre ou autre chose, il m'a fait voir la musique de manière beaucoup plus large, j'ai abordé avec le sound design, l'utilisation de l'espace, la structure, beaucoup de choses. Je suis vraiment passé du carré au cube et je me suis rendu compte qu'on pouvait aborder le son en lui-même de 999 façons, qu'il n'y avait pas juste certains critères. J'ai commencé à prêter attention à 15x plus de détails, apprécier différentes méthodes, etc. Ca a beaucoup influencé mes goûts, le leftfield, la grime, les sons cheap, les samples inhabituels, le rapport minimalisme <=> club, etc. Il faut dire qu'il s'inspire d'énormément de genres qui me plaisent : synth pop, house de chicago, techno de detroit, electro classique, uk bass, grime, progressive electronic... On pourrait décrire ça comme un remix house de Wiley et de Oneohtrix Point Never (et c'est le genre de truc qui me fait bander pendant des heures). Chaque écoute me thrill toujours, je me lasserai sans doute jamais de cet album, c'est celui que je recommande à tout le monde. Littéralement tout sur cet album me fascine. Le rapport à la technologie, les titres (How We Relate To The Body, Backseat Becomes a Zone While We Glide...) etc. Je me souviens au Boiler Room à Marrakech on s'était posé avec le programmateur et on s'entendait hyper bien lui et moi et je lui ai demandé qui était son artiste préféré right now et il m'a direct dit "Jam City, il est à un level suuuupérieur" et tous mes potes ont explosé de rire parce qu'ils savaient que j'allais fondre de joie, on était tous les deux ultra fascinés par le travail de ce mec. A vrai dire c'est vraiment un artiste d'artistes, beaucoup de mecs du game (musique électronique ou pas) sont vraiment fascinés par cet album ; les auditeurs avaient prévu qu'il allait être très influent dans le futur mais personne ne s'attendait à ce qu'il soit influent aussi vite, c'était vraiment le starting point de beaucoup de tendances / méthodes / genres, un cult classic. Les moments de beauté sont aussi nombreux que les moments de surprise et cet album sonne encore (et sonnera toujours) unique, la replay value est infinie, autant pour l'esthétique que la surprise que les moments qui sont juste splendides. En plus il y a des cuts de dancefloor... et des bangers particulièrement minimalistes. Transe avec des claps et une bassline et c'est tout. Des bruits de verre qui se brisent. Des snares faits de semelles sur le parquet. Des chiens qui aboient. Une moto qui démarre, le mec qui se tire de son propre track. Des keys de jingle télé-achat. Des appareils qui flashent. Des criquets. Des anti-drops où le track se vide peu à peu pour ne laisser qu'un synthé durant le drop. Classical Curves 2030. Je crois que c'est de ça que parlait Aphex Twin quand il parlait d'un album d'une autre planète.
nique ta mère, on t'a seulement demande ton album fils de pute
Senoses - 14 janvier 2015 à 17:10
Fauré c'est pour moi un des plus grands hommes de l'Histoire, je serais mort pour qu'il puisse continuer à composer, de toute façon c'est sûrement sa musique qu'on joue au bord des rivières du paradis. C'est avec cet enregistrement que je l'ai découvert chez une amie, avec un spliff sur le canapé un lendemain de soirée sur Rouen il y a deux ans, et alors que je commençais seulement à m'intéresser vraiment à la musique classique, je suis certain qu'il a largement excité mes pulsions.
D'abord on a une esthétique musicale douce et enchanteresse, telle l'aria des oisillons et de l'eau ruisselante, qui suffit à séduire l'oreille du non-initié que j'étais : la chanson d'Ève me dresse encore les poils tant elle est une cîme de la musique romantique. Et puis avec le temps et l'expérience, car on ne s'arrête jamais d'écouter sa musique, on découvre la merveille de technicité que cache (la) Fauré et alors on se délecte de ses accords de 7e qu'il balance comme des accords de base que même Vivaldi ne touchait pas du doigt, on se retrouve alors avec des pans entiers de musique sans parfait de quinte, juste des renversements (tierces et quartes) ; on remarque les modes originaux de ce génie comme son sol la si do ré mib fa sol qui trouve toujours matière à surprendre malgré sa redondance dans la discographie de Fauré grâce à ses cadences superbement maîtrisées, modes surtout lydiens et aéoliens. La composition modale c'est au-moins 60% de son répertoire, et pas mal de gens vous diront que c'est un faux modal parce qu'on a l'impression qu'il harmonise des contours mélodiques en empruntant des bribes de tonal, et y'en a qui pensent que c'est en fait un tonal influencé par son éducation musicale modale à Niedermeyer. C'est en fait du modal au rebord du tonal, et il y a presque une friction entre les deux, mais il utilise très clairement des modes de la et de fa.
edit : btw je tiens particulièrement à cette interprétation parce qu'en vous ne trouverez personne qui la fasse mieux qu'Ameling, et Souzay est un patron du game francophone.
edit2 : la peinture fait partie des bords de seine de renoir pour ceux que ces choses intéressent
simoh94 - 14 janvier 2015 à 18:13 j'espère que vous comptez tous écouter chaque album posté ici
Senoses - 14 janvier 2015 à 19:33 déjà tout écouté à part metric et jam city, je me fais ça demain, si tu veux un avis sur un truc spécifique dis-le
marvinrouge - 14 janvier 2015 à 21:23
Nosfell, Kälin bla lemsnit dunfel labyanit.
écoutez c'est bien.
Fildrong - 18 janvier 2015 à 13:43
un seul album c'est dur mais Björk - Homogenic. Parce qu'a l'heure ou on peut choisir des chansons une par une et les telecharger facilement c'est rare de kiffer totalement un album. A part celui-là (pour moi) ou toutes les chansons sont écoutables réécoutables. Le meilleur album de la best artiste
bjork - bachelorette
Lastar - 18 janvier 2015 à 13:48 tiens du coup : uploaded.net/file/nzdd1zch
Liger - 18 janvier 2015 à 14:40 quoi fake
Wiktooore - 18 janvier 2015 à 14:47 non pas fake mdr je l'écoute depuis ce matin
Liger - 18 janvier 2015 à 14:50 mdr srxxxxxxxxxx pire meilleur leak
Ulquiorra - 18 janvier 2015 à 16:30 oui oui leak legit ça affole tumblr
Fildrong - 18 janvier 2015 à 19:04 Thom Yorke With Bjork - I've Seen It All je viens de découvrir (pas vu le film lié) et juste à dire : oui
Parazited - 6 février 2015 à 21:56
J'allais avoir 10 ans, ça passait tout le temps sur la tv suisse et ça a été mon premier vrai émoi musical. Ca a été aussi le premier album que j'ai acheté avec mon argent de poche et je l'ai trimballé partout religieusement avec Infest de Papa Roach aussi. Bref j'ai toujours le sourire quand je l'écoute, c bien.
faer - 12 mai 2015 à 23:46 > L'album qui a tout changé : Baths - Cerulean
c'est un oui
excellente idée ce topic pour ceux n'ont pas le temps d'explorer
Lezahna - 13 mai 2015 à 00:29 suce moi faer, j'ai introduit baths à tout le monde ici, suce goulûment stp et ne bave pas sur mes poils
Lezahna - 13 mai 2015 à 00:41 J'ai trois triades d'albums qui ont changé ma vie, à proprement parler, qui sont devenus des classiques tant leurs ensembles sont cohésifs et ont évoqué une émotion pure et éternellement ancrée en moi, cette espèce de nostalgie insondable que vous ressentez lorsque vous découvrez une oeuvre fraîche et que vous savez qu'elle se cicatrisera à votre coeur pour toujours. Baths - Cerulean The Knife - Deep Cuts Solar Bears - She was coloured in Première vague, énorme claque dans ma gueule, j'ai découvert ces artistes à des intervalles de temps très courts, rendant l'année en question très riche de sens pour moi, transformant mon point de vue quant à la musique, commençant à considérer l'électronique autrement que comme un divertissement sonore pour danser en rave ou compléter un jeu-vidéo. John Roberts - Glass Eights The Field - From here we go sublime Moomin - The story about you Deuxième vague, encore plus intense. Les paroles s'effacent pour laisser place à la musique pure, la subtilité des boucles et le mélange entre organique et synthétique. Une grosse révélation pour moi, un univers plus mature, plus réfléchi encore qui s'ouvre à mes oreilles. Holy Other - With U / Held Holobody - Riverhood Segue - Pacifica Dernière vague, avec des expérimentations encore plus poussées, les limites des genres abolies et l'importance de la lenteur dans le travail de l'intensité... Je n'ai par la suite pas connu de telle sensation.
Ulquiorra - 13 mai 2015 à 09:02 > >"l'album" >en poster neuf
Lezahna - 13 mai 2015 à 10:32 j'sais pas, on n'est pas tous limités à un groupe duquel on est une groupie ma vie n'est pas le théâtre d'une seule péripétie, j'en ai apprécié la sinuosité et je me vois mal me définir par une seule oeuvre
Ulquiorra - 13 mai 2015 à 10:37 ur such a special snowflake sweetie
simoh94 - 15 mai 2015 à 03:37 désolé ulquiorra mais : pourquoi bitch ? c'est pas grave, il a cheaté, moi aussi, l'essentiel c'est qu'il réponde à la question ! en plus son truc est compréhensible et "structuré", il a eu trois courants principaux dans sa vie, il explique lesquels et pourquoi au niveau sonique et tout :/ nul nul
Ulquiorra - 15 mai 2015 à 11:41 olala vraiment
Gros Belial - 16 mai 2015 à 00:54 J'ai hésité un moment à me lancer, allez se partie
Concept album sur un mec qui s'auto-détruit, dans tous les sens du terme ; le gus du groupe (Trent Reznor) allait pas trop trop bien à l'époque et à développé une grosse addiction bien morbide à la droge. Et une cover pleine de crasses et de saletés.
Bien que le groupe et cet album soit classés en tant que metal industriel, je trouve que c'est limite une insulte à l'oeuvre en elle-même qui est over variée. Y'a bien des moments biens violents et/ou indus (mr. selfdestruct, reptile, march of the pigs, heresy, big man with a gun), mais le personnage qu'on suit passe par plusieurs phases, et entre ces moments de violence pure on a le droit au spleen limite amoureux (piggy), au repos (a warm place, le final déprimant hurt), aux envies glauques (closer, vieux malaise ce morceau) et au pur désespoir (ruiner, qui m'a hanté toute mon adolescence).
Le personnage est désespéré, on ne sait pas pourquoi et on ne le sait jamais. Il bute des gens, les viole, perds tous ses potes jusqu'au dernier sur le final à qui il s'adresse avant son suicide. Tout du long, il se convainc sur plusieurs morceaux qu'il ne peut plus revenir en arrière en répétant MASSE de fois "nothing can stop me now", et avec en fond le même air, comme un fil rouge. Prisonnier de sa spirale, il se libère aussi de toute contrainte sociale avant d'en finir. Et pourtant, sur les dernières paroles, un regret, l'envie de tout reprendre à zéro et de rédemption.
Cet album et groupe ont été longtemps mes préférés et on marqué la fin de mes années collèges et une bonne moitié du lycée, mon adolescence. Et pour cause, plus qu'un album de "metal indus" ou que sais-je dans la forme, c'est surtout dans le fond un album d'emo, et un parfait dans sa construction.
Cet album est probablement le dernier authentiquement metalloïde de NIN, on trouvera encore des traces dans les suivants, mais plus des réminiscences du passé qu'autre chose, Reznor décidant de tourner la page après cette période (et ça lui prendra du temps, puisqu'il prendra plus de 5 ans en désintox). Moi-même, j'ai découvert masse de choses musicalement parlant et mon état d'esprit à changé, et donc mon rapport à cet album que je n'idolâtre plus comme avant. Et pourtant, même en le réécoutant aujourd'hui, toujours ce malaise, toujours cette furie.
Bonus
https://youtube.com/devicesupport
simoh94 - 16 mai 2015 à 02:05 oui !!!
Gros Belial - 16 mai 2015 à 15:55 > j'espère que vous comptez tous écouter chaque album posté ici nouvel objectif
Pierre2011 - 18 octobre 2017 à 20:56 up, postez d'autres trucs cools svp j'aimerais remercier certaines personnes pour m'avoir fait découvrir des albums qui me tiennent maintenant à coeur personnellement aussi, notamment enema of the state (un des premiers albums dont tous les morceaux sans exception m'ont plu), the golden year (méga souvenirs de celui-ci, je l'ai écouté presque tout le temps quand je suis parti quelques mois à l'étranger il y a qq années, c'est resté depuis), cerulean pcq c'est vrmt stylé, j'avais jamais entendu un truc du genre, et the year of hibernation pour la vague de chill qui m'emporte quand je l'écoute nujabes classico mais je connaissais déjà avant (<33) et tycho j'ai approfondi mon écoute, c'est vraiment du bon son pour se calmer, réfléchir pour ma part, j'ai trois albums qui auxquels je tiens particulièrement, vous allez peut-être les trouver médiocres par rapport à ce qu'on peut trouver d'autre sur ce topic, et peut-être est-ce parce que j'ai beaucoup de souvenirs associés à ceux-ci, mais ballec moi j'aime [img width=400]https://lastfm-img2.akamaized.net/i/u/ar0/fab012a4308d4dd6b7dc1127a24a442c[/img] (aaron - artificial animals riding on neverland) j'ai toujours trouvé que l'esprit de l'album était très particulier, je l'ai écouté des dizaines de fois, et il m'étonne à chaque fois. on croit que le gars qui chante est au bord du suicide à chaque chanson, au bord de cette falaise morose qu'on voit sur la pochette de l'album. le message qu'ils ont essayé de faire passer est comme un longue plainte mélancolique c à pleurer [img width=400]https://i1.sndcdn.com/artworks-000033778709-jphvh7-t500x500.jpg[/img] (another lonely soul - novastar) gros coup de coeur pour le coup, c'est beaucoup plus vivant que l'album du dessus, c'est vibrant, ça chante haut et fort, ça me rappelle mes voyages en provence quand j'étais petit, les balades dans les champs, l'époque où la vie était pleine d'insouciance. je me rappelle riant en jouant aux cartes quand il pleuvait dehors, en écoutant cette musique avec mes cousins c bien [img width=400]https://www.lifeofvinyl.com/images/super/0724354050411.jpg[/img] (coldplay - a rush of blood to the head) un de leurs meilleurs albums je trouve, je l'ai écouté énormément de fois en roulant à travers la campagne ardennaise, et honnêtement les feels just don't stop coming man, the scientist bestest, les paroles sont vraiment belles, c'était encore à leurs débuts et je me rappelle que c'était le premier album que j'avais acheté avec mon argent de poche étant petit, ça m'avait vraiment fait plaisir de pouvoir l'écouter dans ma chambre et le partager avec mes potes ct la bonne époque
Tolliug - 18 octobre 2017 à 21:52 Iron Maiden - Seventh Son of a Seventh Son
Je vais pas passer pour un original vu que c'est un des piliers du metal prog et de la new wave of British heavy metal, mais bon, c'est juste l"Album" comme dit le titre du topic. Je devais avoir 14 ans, et je connaissais rien d'autre dans la musique que green day, linkin park, fall out boy, et consorts. Le genre de Linkin Park me plaît, mais j'ai envie de découvrir des trucs plus poussés, plus travaillés, plus recherchés. Un pote me conseille Iron Maiden en me disant très exactement "écoute n'importe quel album". Du coup, je regarde dans la bibliothéque de bordel musical que mes parents ont et je trouve un album du groupe que je cherche, Seventh Son of a Seventh Son. Ni une ni deux, je fonce dans ma chambre brancher mon casque, et je découvre ce bijou. La voix puissante du chanteur, la basse galopante, les guitares aux riffs et solos endiablés, une batterie parfaite,des paroles magnifiquement bien écrites. Depuis, c'est juste mon album. J'ai beau m'être étendu musicalement au blues, au jazz, à l'électro, au reggae, et au rap, je reviens toujours vers cet album à l'architecture mieux ficelée que l'opéra de Sydney.
